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Channel: Angedeverre
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L'INITIATION

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Lavement"Je veux te voir les yeux plein de magie, les tempes en nage et le souffle court. Ce sont des jeux secrets que tu ne connais pas". J'aurais pu ajouter la celèbre phrase "Ne dit rien à personne" mais elle est fraichement majeure. Cela l'amuse même de faire la nique à ses parents bourgeois. Elle me répond : "Qu'importe la loi ? Cette chienne, cette pute, qui regie sans comprendre, sans ecouter, sans admettre, car pour elle tous les cas sont egaux ? ". Puis je dire en toute conscience le contraire ? Forcément non, puisqu'elle a raison. Je lui ressers un verre, intérieurement étonné de tant de maturitéà cet age. Car enfin, sa mère, (la mienne à l'extrême limite) nous ont, des années durant, bercés de stupides discours sur l'avènement de la femme, cependant que sur la longueur du temps, beaucoup d'esprits avisés étaient revenus de ces utopies. Les anciens nous chuchotaient des messages aux soirées de veilles, pendant les vacances, quitte à se faire rabrouer à coup de casquette sur le nez : "Ne lui dis pas cela !! C'est mal !!". Ô mes chères grands-meres... Princesses de vertue que vous souhaitiez être... Pensiez vous donc que j'étais trop stupide ou peu aventurier pour ne point être capable de scruter chaque mètre carré que vous m'offriez de pouvoir occuper, et y découvrir éventuellement des trésors secrets ? Sachez et apprennez que j'ai consciencieusement lu des textes bien cachés, tandis que vous dormiez encore. Mes troubles vous furent inconnus, mais cependant bien réels. Puis je decouvris dans des placards dissimulés, des brocs en alliage ferreux, dont la blancheur immaculée rehaussée de bordures bleues marines, me laissait largement entrevoir la nature de se qui pouvait un instant donné, la corrompre et la souiller de la pire des manières... Ils étaient prolongés (les brocs) de tuyaux en caoutchouc et terminés par (je l'appris plus tard) ce que l'on nomme des canules. Vous voyez ? Bien malgré vous, vous m'avez donné le gout du vice, mais celui ci était déjà présent en vos murs. Je n'ai fait que découvrir, imaginer, inventer. A l'abri de vos regards. Toujours face à vous, j'ai évolué la bouche en coeur et le regard franc, tandis qu'en moi se forgeait doucement une double attitude.

Elle est venue vers moi, cette jeune demoiselle, avec un visage lisse, des yeux peints, légèrement cernés de mascara, comme on en abuse parfois à cet age tendre. Tailleur bleu marine, collier de perles et carré Hermès (piqués à Maman, juste pour ce soir... Ooohhhh alleeeeezzz, sois ccooooooooolll !!!) et elle s'étonnait de me voir siroter ma biere seule. Il fallut peu de temps pour qu'elle soit parasité. Adolescence. Effet de groupe. Plus sures ensembles que seules. Y compris dans une soirée ou de toute facon il n'y a que des boutonneux bachotards qui ne se sentent plus pisser du simple fait d'attaquer "Medecine One" en oubliant qu'ils ne seront plus que vingt pour cent maximum, pour embrayer sur la seconde année... Triste frime...

Sourires. Regards. Eminem à fond la caisse. Son front brille de sueur. Son chemisier sage semble faire la gueule. Elle tends l'oreille une fois ou deux vers mes paroles, ses seins volumineux soudés à la table qui nous sépare. Mais elle ne peux m'entendre car l'oisellerie des glands puants et des foufounnes négligées ne la lache pas du regard, ni de la voix. Ils forment une sorte de Pont des Soupirs (forcément frustré) au dessus de nos echanges improbables. Las, elle se lève soudainement et envoit promener une mini foule qui s'envole comme une nuée d'étourneaux. Les sobriquets vocaux fusent. Elle n'y attache aucune importance. Moi non plus.

Nous sommes donc dans une soirée où je n'ai exactement rien à faire. Ce genre de fête organisée par les grandes écoles pour se faire un peu de pub en cuitant le plus grand nombre en un minimum de temps. Ils bénéficient de l'appui franc et massif de sponsors pas franchement dénués d'arguments. Un type aux yeux rouges me bouscule et me propose une boulette. Je lui file un billet et récupère de quoi faire deux voyages. A noter : Le souvenir que je conserve de la tronche du bleu bite à qui j'offre les trois quarts de mon morceau contre deux Marlboros et deux feuilles de papier à rouler est a hurler de rire. Le môme me croit fou. Non, non, juste je l'ai déjà vécu avant lui. La gamine m'interroge : Comment ai je atterri ici déjà ?? Un ami a insisté et j'ai accepté. Mais je m'ennuie. Elle enchaine comme pour ne laisser aucun temps mort et j'écoute en roulant ranquillement mon cône... Pas Médecine mais l'Ecole des Arts ? Mazette ! Voila une aventurière. Avant que j'ai pu dire un mot, elle me sort tout son pédigrée depuis 1875 où son arrière grand-père fut participant à l'inauguration de l'Opéra de Paris créé par Charles Garnier. J'allume le cône. je tire, j'aspire, j'expire. Je souris et le lui tends. Elle hesite. Mais mon regard la fixe et semble lui rappeller qu'elle a dit elle même que la loi pouvait aller se faire mettre bien profond... Alors ces doigts frais frolent les miens et je la vois gonfler orgueilleusement son 95 D. Ensuite, cela devient plus rapide, plus simple, plus furtif. J'admire son sang froid. Dans une salle pleine à craquer, elle était face à moi, mais elle viens de disparaitre. Soudain je sens ses levres chaudes autour de ma queue raide. Ma main glisse sous la nappe blanche et je saisi à pleine poignée sa longue et voluptueuse chevelure. Il se passe un instant pendant lequel je savoure ses lèvres fraiches, aussi heureux que surpris. Cependant, lectures et masturbations sous l'égide de quelques boutonneux zélés ne font pas une experience... Et c'est ainsi qu'elle fut fort désapointée lorsque me sentant doucement mollir entre ses lèvres, elle sentit en prime ma main ferme lui ramener le visage à decouvert...

Loin du club, loin des pseudos remparts, loin de tous faux-semblants, à l'abri dans une alcôve que je souhaitais douce, elle accepta de devenir une femme entre mes bras. Je lui appris à s'offrir, je la fit frémir et se cabrer sous certaines caresses que son esprit, même embrumé, ne parvenait à concevoir. Il me fallut accoucher lentement de ses propres désirs, cette victime passive du Judéo-Christiannisme. Ce poison. Ce ferment subtil, indolore et inodore. Toutes les jeunes filles "comme il faut" le subissent, si elles n'ont pas le talent, la rage et la raison de tout renvoyer en bloc.

Etre esclave consentante d'un Homme oui !!! Etre esclave de Dieu... Jamais.

Ainsi, je lui appris qu'une femme respectable se devait d'être lisse plutot que présenter un Chemin des Dames hirsute et négligé. Elle en rougit et cela me fit plaisir. De même, je lui appris que sa seconde voie n'était surtout pas négligeable, semblable à un phare dans la nuit pour un marin en détresse. J'affrontais les yeux ronds de la candeur tandis que mes doigts en elle forgeaient l'expèrience. Des hululements, des vocables, du cathéchisme, puis un relâchement juste et serein. Lorsque ses yeux humides rejoignirent les miens brûlants de la braise du démon, des mots simples coulèrent comme des perles de ses lèvres : "Prends moi ...". A la bonne heure. Enfin. La teenager volubile et extravertie cèdait enfin la place à la simple et douce femelle, fragile, sensible, caline, excitée, désireuse et... Soumise. Plus tard dans la nuit elle gémit sous mon ceinturon de cuir. Elle fut attachée et baillonnée. Elle fut fouettée. Ma bouche était collée à son ventre, ses cuisses enserraient ma tête. Elle planta ses doigts dans mes cheveux et de sa gorge s'éleva un râle animal.

Si faire naître une femme est un souvenir Ad Vitam Eternaem, en revanche, elles sont généralement assez peu reconnaissantes. Et elle n'échappa pas à la règle : Cheveux au vent, jean's lacéré, pull en Shetland sur sa peau et sa poitrine nue, elle prit son billet pour Newhaven.

Il ne faut jamais demander à une pucelle pourquoi elle ne l'est plus.

Il ne faut jamais demander à une soumise pourquoi elle a quitté son Maitre.

Dans un cas comme dans l'autre, il n'y a que des réponses hésitantes et balbutiantes de pauvres gamines perdues...


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